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La fille à la boucle d’oreille en perles, le tableau le plus célèbre de Jan Vermeer, est souvent appelée la «Mona Lisa néerlandaise ». La comparaison avec la Joconde de Léonard de Vinci (vers 1504) a du sens: les deux tableaux partagent un air de mystère, du regard énigmatique du modèle aux spéculations entourant l’identité des femmes dans les peintures. L’identité du modèle dans La fille à la perle reste inconnue. Certains ont suggéré qu’il s’agissait de la fille aînée de Vermeer, Maria, mais il n’y a aucune preuve convaincante pour confirmer cette affirmation.
Le tableau est considéré comme une tronie, une sous-catégorie du portrait qui était populaire à l’âge d’or néerlandais et à l’art baroque flamand. Les tronies sont des études de caractéristiques faciales, de caractères stéréotypés ou d’expressions exagérées. Vermeer capture un instant fugace, la fille tournant la tête, les lèvres légèrement entrouvertes alors qu’elle fait directement face au spectateur. La jeune fille porte un serre-tête inspiré d’un turban turc et une énorme boucle d’oreille en perles. Ces éléments exotiques augmentent le drame de la peinture et donnent à l’artiste la possibilité d’afficher des effets artistiques dans son traitement de la lumière et de la texture. Une autre tronie de Vermeer, Study of A Young Woman (vers 1665-1667) est souvent considérée comme une variante ou un pendant de La jeune fille à la perle. Dans les deux peintures, les personnages sont placés sur un fond noir, portant la boucle d’oreille en perles et ayant un foulard drapé sur l’épaule. Alors que La fille à la boucle d’oreille en perle est une beauté idéalisée, l’étude d’une jeune femme montre des traits du visage simples et imparfaits.
Même si La fille à la boucle d’oreille en perle est conforme au style et à la technique de Vermeer, elle se distingue dans quelques-uns des moyens remarquables. Vermeer a utilisé sa méthode inventive de superposition de peinture qui a créé la sensualité de la peau douce. Cela a été accompli en superposant une fine glaçure de couleur chair sur un sous-modelage transparent (les premières couches de couleur placées sur la surface). Certains ont suggéré que Vermeer était en mesure de capturer ces détails et effets grâce à l’utilisation de la caméra obscura, un dispositif optique capable de projeter une image sur une surface plane. Vermeer a employé cette technique dans d’autres peintures, comme Femme tenant une balance (1665) et Jeune femme avec un pichet d’eau (vers 1662-1665). Dans les deux cas, Vermeer a utilisé cette technique de superposition de peinture lors de la création des parties ombrées de la coiffe sur les modèles. Cependant, dans La fille à la perle, l’application de la peinture est plus audacieuse et plus expressive. Dans une restauration de 1994, il a été découvert que Vermeer accentuait la bouche de la fille avec de petits points de peinture rose et plaçait des accents clairs dans ses yeux pour illuminer son visage. Le modèle est placé sur un fond sombre, qui est très différent des paramètres détaillés des peintures intérieures de Vermeer, telles que la femme mentionnée tenant une balance et la jeune femme avec un pichet d’eau. Dans les décors intérieurs, les femmes sont représentées dans des moments contemplatifs et calmes, tandis que La fille à la perle a un sens de l’immédiateté et du drame. La peinture a une qualité intemporelle, la fille ne porte aucun attribut symbolique et elle n’est placée dans aucun contexte spécifique. Pour cette raison, elle a captivé l’imagination des téléspectateurs à travers les générations.

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